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Partant des affirmations bibliques comme hypothèse de départ, les auteurs vont maintenant jouer le jeu et s'appliquer à les vérifier géologiquement. Si un déluge mondial durant lequel les eaux couvrirent la topographie d'alors pendant des mois n'est qu'une fable, alors les scientifiques athées n'ont absolument rien à craindre d'un tel exercice pour le moins amusant. Toutefois...
L'apport majeur du Dr Morris pour mieux comprendre les effets du déluge
C'est particulièrement ici que l'expertise du Docteur Morris entre en scène. Celui-ci est hydraulicien (spécialiste des forces hydrauliques sur les éléments naturels et les structures). On peut comprendre l'importance de l'apport de ce dernier dans le cas d'investigation des déclarations du déluge biblique. Nous croyons important de résumer ses principales réalisations connues au moment où la version anglaise seulement du livre était disponible. Henry M. Morris a obtenu son Doctorat en hydrologie et hydraulique de l'Université du Minnesota en 1950. Il est ensuite allé chercher deux licences en géologie et en mathématiques. Il a été durant 3 ans ingénieur hydrologue pour le gouvernement des États-Unis et 29 ans professeur-chercheur universitaire. Il a enseigné l'hydrologie de 1957 à 1970, et présidé le département du Génie civil à l'Institut polytechnique de Virginie et à l'université d'État. Parmi ses publications, citons que "Le Dr. Morris a gagné une réputation internationale par son livre intitulé Applied Hydraulics in Engineering (2e édit., co-auteur James M. Wiggert; New York: Ronald Press Co. 1972, 629 pp.) et pour ses nombreux articles dans ce domaine" (p. 83).
Loi de sélectivité hydrodynamique
Avec sa feuille de route, nous pouvons comprendre que le Dr Morris soit capable de parler du sujet sans dire des absurdités. Voici en résumé l'apport majeur pour la vérification scientifique et la compréhension du phénomène qui nous intéresse: "Le Dr. Morris a signalé qu'en accord avec la loi de sélectivité hydrodynamique, un déluge de l'ampleur de celui de la Genèse, avec son réseau incroyablement complexe de courants saturés de sédiments, devait nécessairement produire des couches horizontales superposées de matières sélectionnées par le mouvement des eaux selon leur gravité et sphéricité spécifiques." "Alors qu'un courant ralentissait sa course et déposait sa charge, un suivant arrivait, peut-être d'une direction différente, amenant d'autres types de matières et laissant sa charge sur la première couche sans la déranger. Ainsi, alors que divers courants se mouvaient à travers la terre durant les mois du déluge, une grande série de couches sédimentaires s'est formée à différents points du globe, atteignant dans certains cas des profondeurs de milliers de mètres (p. 84).
Le Grand Canyon, où à perte de vue on observe un tel phénomène de couches horizontales de matériaux déposées les unes sur les autres du fond du canyon jusqu'à son sommet en est un exemple pour une région donnée (p. 84-85).
Il y a des objections utilisant l'explication au moyen de grands affaissements et soulèvements régionaux nécessitant des millions d'années par couche de dépôts fluviaux dans une vaste mer géosynclinale. Morris répond que cela est inconcevable: "...les strates [couches ainsi formées] n'auraient pas pu rester si uniformes et horizontales sur d'aussi grandes surfaces et pendant de si longues périodes de temps, tout en subissant des mouvements si répétés et vastes" (p.85).
Pour son argument additionnel des principes d'hydrodynamiques relativement au creusage de méandres profonds en fonction de la dureté du sol sous-jacent, nous référons le lecteur à la page 85 du livre. En résumé, pour que le fleuve Colorado ait creusé profondément tout en faisant des méandres, il fallait que que ce soit "alors que les couches horizontales sédimentaires étaient encore tendres et non consolidées". (John N. Moore et Slusher, cités dans Whitcomb et Morris, p.85). Les auteurs citent aussi le Dr Clifford Burdick, géologue ayant étudié les formations du Grand Canyon durant des années; citation un peu trop complexe pour être citée intégralement ici car elle concerne toute la question de la théorie des âges géologiques des couches terrestres. Mentionnons simplement ce court extrait: "... la formation Redwale qui appartient au mississipien inférieur, repose sur de la pierre à chaux du Cambrien muav, ce qui autrement dit représente une lacune dans le temps de plus de 50,000,000 [50 millions] d'années" (p. 88).
Il ajoute: "Nous nous attendrions [...] à trouver les effets d'une érosion très longue et peut-être des plissements et des replis avec discordance angulaire, mais que trouvons-nous vraiment? L'apparition d'une série de couches parfaitement conformes, déposée dans une succession assez rapide. Ce fait provoque assurément l'étonnement" (Dr C. Burdick, cité dans Whitcomb et Morris, p. 88).
Que nous apprennent les couches fossilifères?
Que peut-on tirer des découvertes de la paléontologie? Un argument pour le moins "massue" débute cette section. On n'observe actuellement aucun endroit dans le monde où se produise une fossilisation à grande échelle comme cela a été le cas par le passé.
Fossiles marins
"Quand les poissons meurent dans les océans, ils ne coulent pas au fond et n'y deviennent pas des fossiles..." (p. 89).
Fossiles terrestres
Voici un autre argument remettant en question la conservation théorique de fossiles terrestres durant des millions d'années. Voici ce que dit Dunbar à ce sujet: "Les carcasses de buffles, éparpillées sur les plaines par millions, il y a deux générations, ont à peine laissé une trace de leur présence. La chair a été dévorée par les loups ou les vautours (...) les os s'étant dissous en poussière sous les attaques des intempéries" (Carl O. Dunbar, Historical Geology, Wiley and Sons, New York, 1949. p. 39 cité dans Whithcomb et Morris, p. 89).
Il y a donc un contraste évident entre le manque de fossilisation observé aujourd'hui et "la quantité quasiment incroyable de fossilisation qui s'est produite par le passé" (p. 89). Paradoxalement, "lorsque Vitus Bering, l'explorateur danois de l'Arctique visita l'Île de Bear, au nord de la Sibérie, dans l'Océan Arctique, il expliqua qu'elle était composée de deux ingrédients: des restes de mamouths et du sable" (p. 90, en légende de la photo de la page 91). Selon les explorateurs les restes de mamouths abondaient aussi en Russie: "Pallas affirme qu'il n'y avait pas un seul lit de rivière en Russie, depuis le Don jusqu'au Détroit de Bering, qui n'en contînt" (p. 90). Ce qui étonne davantage, c'est l'état de conservation de certains d'entre eux qui ne peut s'expliquer simplement par un refroidissement progressif: "... beaucoup d'entre eux gelés instantanément et conservés intacts et sans dommage, certains d'entre eux se tenant debout ou agenouillés" (p. 92).
Ivan T. Sanderson, un zoologiste éminent qui a étudié le phénomène des mamouths durant plusieurs années confirme des cas semblables difficiles à expliquer sans une approche catastrophique. Par exemple, ce mamouth conservé debout, avec une hanche cassée mais parfait quant à son aspect extérieur, sans que sa fourrure ne soit endommagée ni déchirée, mais surtout conservé à son état frais avec des membres comme de son vivant. Même le contenu de l'estomac était intact ainsi que les renoncules sur la langue (p. 92).
Selon Whitcomb et Morris, "... pour congeler des animaux de cette taille en évitant que de grands cristaux ne se forment dans les cellules de leur corps, des températures de 100ºC au-dessous de zéro devaient les saisir instantanément. De telles conditions peuvent très bien avoir existé en divers endroits et à de hautes latitudes [c'est à dire très au nord] lors des premiers stades de l'effondrement de la voûte de vapeur antediluvienne (Genèse 7:11)"
Charles Lyell [le père de la théorie des âges géologiques] a tenté d'expliquer cette situation par un mamouth qui aurait été surpris par un coup de froid en nageant, mais cela ne concordait pas avec les données observées. "Darwin connaissait lui aussi l'histoire et admit qu'il ne voyait aucune solution au problème" (cité par Norman Macbeth, Darwin Retried, Gambit inc., Boston, 1971. p. 115, cité par Whitcomb et Morris, p. 93). Tel qu'expliqué précédemment, le déluge aurait mis fin brusquement à un ordre ou équilibre selon lequel il existait une sorte d'effet de serre qui ne connaissait pas les précipitations comme nous les connaissons aujourd'hui. Un tel effet de serre concorde avec l'existence de fossiles de flore tropicale et subtropicale trouvés au nord dans des régions aujourd'hui tempérées et même arctiques. La chute de cette voûte aurait alors provoqué de grands courants de vents avec des portions du globe à des températures glaciales, des courants marins et des transportements de faune en péril (ex. hanche cassée du mamouth). Il devient intéressant ici de savoir que d'autres explorateurs ont signalé le fait inattendu que "plus on va vers le Nord, plus on trouve de restes de mamouths" (p. 91).
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